Enfin
un film qui réconcilie l’animal et l’être humain, qui nous parle de femmes et
d’hommes se préoccupant de leur sort et dans lequel la caméra prend la place
ici…des chats.
Le
chat, animal doté de pouvoirs mystérieux qui a tenu déjà une importance de
premier ordre au cours de l’Histoire. Chez les Egyptiens qui l’admiraient il
était le symbole de la fécondité et de l’amour maternel. Le chat représentait
également une image positive dans l’islam, Mahomet ayant été sauvé par lui de
la morsure d’un serpent.
Kedi, des
chats et des hommes
Ici,
de la première à la dernière image, hommage est rendu au félin à travers un
voyage insolite au cœur d’Istambul, ville dans laquelle le félin s’est
progressivement installé depuis des siècles. A l’époque de l’empire Ottoman,
les chats rendaient service aux navires marchands, chassant les rats qui se
trouvaient à bord. Venus de partout en Europe et notamment de Norvège, les
chats demeurés à quai après le départ des bateaux ont ainsi progressivement élu
domicile dans la ville turque. Une ville peuplée de couleurs et de mystères
dans laquelle le chat est devenu l’un de ses principaux citoyens, aimé et
respecté. Istambul est une ville de chats. Ils y vivent en totale liberté et ce
sont les habitants qui s’en occupent. Ils les soignent, les nourrissent et
entretiennent avec eux une communication au-delà des mots, comme si les hommes
et les félins se comprenaient, s’accordaient sur un même mode de pensée tout à
fait hors normes.
Kedi, des
chats et des hommes
Le
film de la jeune réalisatrice turque Ceyda Torun est une véritable enquête au
cœur de la communauté animale où elle a planté sa caméra. Empruntant la forme
du documentaire, l’œuvre est aussi l’histoire de plusieurs personnages clé dans
la vie des chats Stambouliotes. On y apprend notamment qu’ils peuvent être
doués de pouvoirs de guérison et qu’ils apaisent les humains des vicissitudes
du monde. C’est comme si l’homme renaissait en lui-même au contact de l’animal.
La balade est insolite, peuplée d’émotions inattendues et l’on est
littéralement fasciné et absorbé au cours de la projection qui est un véritable
enchantement. Un film qui élève l'âme en prenant une dimension spirituelle,
au-delà des mots, et où musique et images contribuent à l'éblouissement.
Le
talent de la réalisatrice est d’avoir su rendre universel un propos et une
approche de l’animal qui dépasse le cadre du simple documentaire. Par ces temps
de division où les êtres en quête d’eux-mêmes et de leurs identités se
déchirent de part et d'autre, le film est une ode à la réconciliation. Remarqué
dans de nombreux festivals à travers le monde, le film est déjà un grand succès
au Canada et aux Etats-Unis. Souhaitons vivement que sa sortie en France le 27
décembre dans toute la France, grâce à l’engouement de l’équipe de distribution
d’Epicentre Films, lui fasse un connaître chez nous un succès largement mérité.
Un mot pour conclure « allez le voir », vous ne serez pas déçu du voyage. Sans
oublier une mention particulière pour la superbe et envoûtante bande originale
de la compositrice de musique de film Kira Fontana.
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