jeudi 14 janvier 2016

Des Césars pour la Castafiore ?


Tragique, drôle, intelligent et superbement interprété par Catherine Frot, André Marcon et Michel Fau, Marguerite est le film français de l'année 2015 qui mériterait d'être récompensé par une pléiade de Césars, sans oublier les décors et les costumes. Librement inspiré de la cantatrice Florence Foster Jenkins, connue et ridiculisée pour son incapacité à chantée correctement et qui sévit dans le New-York des années 1920, le film Marguerite de Xavier Giannoli est aussi une extraordinaire métaphore sur le malentendu. Rien n'arrive jamais dans ce film à se dérouler dans l'ordre des choses, on se croirait presque chez les Marx Brothers qui viendraient s'inviter chez Maupassant. A la fois cruel et tendre, le film comporte de savoureuses séquences. Il faut voir la scène où Marguerite fait appel à un professeur de chant et interprète les Noces de Figaro. Si Mozart ne se retourne pas dans sa tombe, de l'endroit où il se trouve il a dû rire à gorge déployée. Le scénario, formidable, est particulièrement inventif et il y a une grande justesse de ton dans le regard que porte Giannoli sur la bourgeoisie de l'époque et sur la société du spectacle. Un film français lumineux qui fait plaisir à voir après 20 déceptions qui ont plombé l'automne 2015. On attend avec impatience la version de Stephen Frears qui, sans être un remake, s'est emparé du même sujet.

 Catherine Frot dans Marguerite (2015) de Xavier Giannoli

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