Des
enfants morts, des bébés écrasés, des parents, des amis, des promeneurs
tranquilles. Tous décimés soudainement, telles des victimes sur un marché de
Bagdad. La guerre est là, oui il faut bien le dire, ce n'est plus « seulement »
le lot de l'Irak ou de la Syrie. Le sang a coulé de nouveau sur notre pays et,
si l'émotion est omniprésente, pas question non plus de céder à la terreur ni
aux amalgames. Des simples d'esprit prônent la haine, se détestent tellement
eux-mêmes qu'ils en viennent à haïr tout ce qui bouge, un bébé, un enfant,
n'ayant même plus le droit de vivre.
Une
longue liste de morts va de nouveau s'afficher sur nos réseaux, ce ne sera
sûrement pas la dernière. Faudra-t-il à présent vivre comme en Israël en état de
guerre permanente ? Notre monde a basculé déjà depuis le 11 septembre 2001 pour
s'enfoncer peu à peu dans un conflit sournois et sanglant qui a vu naître les
évènements de Charlie Hebdo, du Bataclan, de Bruxelles, d'Orlando et
d'ailleurs.
Nous
sommes la cible. La mort rôde, attend chacun d'entre nous. Elle peut frapper
n'importe où, n'importe quand, c'est la volonté des djihadistes. A qui la faute
? Qui doit-on incriminer ? Les gouvernements ? Les pouvoirs publics ? Les
dérives du monde ? La présence française en Syrie ? L'Islamophobie ? Tout est
bon à prendre, on fait feu de tout bois, tout est récupéré politiquement, les
esprits s'enflamment et les extrêmes tranchent dans le tas.
Ce
monde est fou, il n'a pas retenu les leçons du passé. Qui que nous soyons,
meurtris dans nos chairs, nous sommes condamnés à un éveil permanent, le pays
endormi des fées ayant disparu dans les ténèbres.
Nous
sommes désormais en train de changer. Nous ne pouvons plus ignorer les
massacres à l'étranger, si loin de chez nous qu'ils semblent à peine réels
puisque l'horreur a pris racine dans nos contrées.
Triste
monde, désolant, qui n'est pas sorti de sa barbarie ancestrale. L'humain a cru
en un monde meilleur, à tort. La nuit sanglante du 14 juillet à Nice nous
rappelle nos pires cauchemars, installant insidieusement au fond de nos âmes
des chocs traumatiques qu'une vie entière ne suffira pas à effacer.
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