mercredi 2 septembre 2020

Autant en emporte le vent (1939) de Victor Fleming

Impressionnant de par l’ampleur de ses moyens, la qualité et la fluidité de sa mise en scène, pas le moindre petit détail ne lui échappe. Le plus grand mélodrame de l’Histoire du Cinéma tient encore sacrément le coup 80 ans plus tard. Si l’entreprise surprend toujours pour sa beauté formelle et le réalisme de certaines séquences (la fuite des habitants d’Atlanta avant l’arrivée des nordistes) c’est la modernité et la puissance d’interprétation de Vivien Leigh qui frappe avant tout. Le personnage de Scarlett O’Hara était une partition géniale que la jeune actrice alors âgée de 29 ans a transcendé. On sait que Vivien Leigh après avoir lu le roman lors de sa parution en 1936 s’est immédiatement identifiée au destin du personnage. Elle embarqua pour les Etats-Unis dès qu’elle sut le film en préparation, persuadée d’emporter le rôle de Scarlett. 

La magnificence des décors de Lyle Wheeler, les somptueux costumes de Walter Plunkett et la splendide photographie de Ernest Haller et Ray Rennahan continuent de nous éblouir. L’émotion, intacte, parcourt le spectateur tout au long des passionnantes 3h 40 de projection. Il ne faut pas oublier, rappelle Olivier Eyquem, la contribution majeure du production designer William Cameron Menzies. Il a peint chaque plan et son travail était si minutieux qu'ils « suffisait » de suivre ses indications. C'est lui qui avec Selznick a donné au film son unité. Lyle Wheeler, son directeur artistique, est devenu un pilier de la Fox où il a contribué à quantité de grands films.

Il serait vain et stupide de vouloir limiter le film à une vision raciste et rétrograde qui faillit aboutir récemment à son interdiction. Remercions Spike Lee dont on connaît la dureté de l’engagement de s’élever contre une telle aberration. Lee insiste à juste titre pour que le film soit montré dans les écoles pour ses qualités cinématographiques et aussi comme témoin d’une vision de l’esclavage dans l’époque où il a été tourné afin d’alerter la conscience des jeunes générations tout en mesurant l’importance du chemin parcouru dans les films depuis.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire