Retour
sur Le choix des armes (1981) à l’occasion
de sa diffusion sur Arte. Beau polar d’Alain Corneau qui prit la relève en ce
début des années 80 des Melville, Giovanni et Deray, s’inscrivant dans la pure
tradition d’un genre qui fit les beaux jours du cinéma français, avant
qu’Olivier Marchal ne reprenne à son tour le flambeau. Film crépusculaire, social, sur fond de
banlieue, où truands de la bourgeoisie et des quartiers déshérités s’affrontent
face à une police digne du Cercle rouge.
Casting de choix : Montand, Depardieu, Deneuve, Galabru, Lanvin, Anconina,
l’ancienne génération et la relève d’alors. Seconds rôles remarquables :
Jean Rougerie, Etienne Chicot, Jean-Claude Dauphin. Mise en scène millimétrée
du réalisateur des formidables Police
python 357 et Série noire sur un scénario complexe de
Michel Grisolia, auteur entre autres de Flic
ou voyou , de J’embrasse
pas et qui signa l’adaptation de L’étoile
du Nord de Granier-Deferre, cinéaste qu’il faudra réhabiliter un
jour. Superbe photo de Pierre-William Glenn, partition jazz de Philippe Sarde
non moins réussie avec Ron Carter et Buster Williams à la basse. En terme de
B.O, Clint Eastwood n’aurait pas fait mieux. On mesure le temps passé avec ce
film où en matière d’épaisseur de récit et de personnages les auteurs nous
manquent aujourd’hui cruellement, si l’on excepte Jacques Audiard et Cedric
Kahn. Malgré un happy end quelque peu invraisemblable le film séduit encore de
par sa maîtrise incontestable, d’autant plus que la confrontation
Montand-Depardieu mérite à elle seule le détour. Leur puissance de jeu et
d’évocation crève l’écran au même titre que Delon et Reggiani chez Melville. Le choix des armes reste l’un des grands
films français du début des années 80 et auquel la dimension classique donne
une intemporalité que peu d’oeuvres de cette période possèdent encore.
Gérard Depardieu dans Le choix des armes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire