lundi 29 janvier 2018

Retour sur "Le choix des armes" (1981)

Retour sur Le choix des armes (1981) à l’occasion de sa diffusion sur Arte. Beau polar d’Alain Corneau qui prit la relève en ce début des années 80 des Melville, Giovanni et Deray, s’inscrivant dans la pure tradition d’un genre qui fit les beaux jours du cinéma français, avant qu’Olivier Marchal ne reprenne à son tour le flambeau.  Film crépusculaire, social, sur fond de banlieue, où truands de la bourgeoisie et des quartiers déshérités s’affrontent face à une police digne du Cercle rouge. Casting de choix : Montand, Depardieu, Deneuve, Galabru, Lanvin, Anconina, l’ancienne génération et la relève d’alors. Seconds rôles remarquables : Jean Rougerie, Etienne Chicot, Jean-Claude Dauphin. Mise en scène millimétrée du réalisateur des formidables  Police python 357  et Série noire  sur un scénario complexe de Michel Grisolia, auteur entre autres de Flic ou voyou , de J’embrasse pas  et qui signa l’adaptation de L’étoile du Nord  de Granier-Deferre, cinéaste qu’il faudra réhabiliter un jour. Superbe photo de Pierre-William Glenn, partition jazz de Philippe Sarde non moins réussie avec Ron Carter et Buster Williams à la basse. En terme de B.O, Clint Eastwood n’aurait pas fait mieux. On mesure le temps passé avec ce film où en matière d’épaisseur de récit et de personnages les auteurs nous manquent aujourd’hui cruellement, si l’on excepte Jacques Audiard et Cedric Kahn. Malgré un happy end quelque peu invraisemblable le film séduit encore de par sa maîtrise incontestable, d’autant plus que la confrontation Montand-Depardieu mérite à elle seule le détour. Leur puissance de jeu et d’évocation crève l’écran au même titre que Delon et Reggiani chez Melville. Le choix des armes reste l’un des grands films français du début des années 80 et auquel la dimension classique donne une intemporalité que peu d’oeuvres de cette période possèdent encore.

Gérard Depardieu dans Le choix des armes 

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