Pour une fois je vais parler
d’un film que j’ai porté moi-même durant 3 ans. Adapté de 5 lettres écrites en
1669 par une religieuse portugaise du nom de Mariana Alcoforado, ce pari un peu
fou est à la fois une expérience littéraire, théâtrale, picturale, musicale et
cinématographique. Entrepris fin 2012 après avoir vu Ceci n’est pas un film du cinéaste iranien Jafar Panahi, cette
oeuvre était pour moi la preuve qu’on pouvait réaliser un film en toute
liberté , avec un minimum de moyens et un maximum de contraintes. Les lettres portugaises c’est d’abord
une histoire d’amour, que peut-on raconter d’autre, mais c’est aussi une
rencontre entre les mots, la musique et les images. Tourné en partie en
extérieurs au Portugal, à Beja, sur les lieux même de l’action, cette
entreprise est probablement la plus irrationnelle que j’ai jamais tentée. Un
film qui n’obéit à aucune règle, inspiré par l’actrice Ségolène Point. C’est
elle qui m’a fait découvrir le livret de Guilleragues reproduisant les lettres
de la religieuse et je n’aurais sans doute jamais entrepris ce film sans elle.
Nous avons conçu cet ouvrage de toutes pièces dans une sorte d’urgence et de
frénésie, dépassant sans cesse nos propres limites et je crois que nous avons
été les premiers surpris en voyant le film pour la première fois, tels de
simples spectateurs. Je ne sais pas encore de quelle manière va réagir le
public le 13 mai lorsqu’il sortira dans les salles de France, mais je crois
pouvoir dire que Les lettres portugaises est
un film d’une totale sincérité. C’est notre âme que nous avons projetée sur
l’écran, c’est elle seule qui nous a portée jusqu’à la salle de cinéma. Le film
a déjà parcouru les Etats-Unis, les pays de l’Est, l’Asie, le bassin
méditerranéen et il a été projeté dans de nombreux festivals, marchés et rencontres.
Pour une œuvre en costumes qui n’aborde aucun thème de société et parle
d’Histoire, ce fut déjà un miracle. A présent il est entre vos mains, ou plutôt
entre vos yeux, et je ne peux qu’espérer que vos regards rencontreront le nôtre
au cours de ce moment de cinéma qui représente pour nous, d’une certaine
manière, toute une vie.
En salles à partir du 13 mai 2015
Revue de presse :
« Le
travail formel complexe, le beau florilège de musique ancienne et
l’interprétation passionnée de Ségolène Point disent puissamment la
passion partagée pour ces belles Lettres » (Le Monde)
«
Ségolène Point est parfaite » (Télérama)
«
Une actrice au coeur de nefs nimbées de
lumière, d’intérieurs de couvent en clair-obscur à la
Vermeer et d’une nature captée à contre-jour » (Première)
«
Jeu magistral de Ségolène Point
» (Trois couleurs)
«
Les textes sont sublimes » (StudioCiné
Live)
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