Réalisé
par le cinéaste portugais Mario Patrocinio, auteur entre autres de Complexo : parallel universe, sur
les favelas de Rio de Janeiro, I love
Kuduro explore sous la forme du documentaire les origines du Kuduro (littéralement
« cul dur »), danse et genre musical né dans les années 90 en Angola
qui est un croisement entre les rythmes traditionnels angolais tels que la
Semba ou le Kizomba et la house et la techno.
Véritable
phénomène qu’on pourrait apparenter à
celui du hip hop, le Kuduro est à la fois mouvement culturel, politique,
social, spirituel. Né d’un pays en guerre, le genre se revendique d’une sorte de
cri d’espoir et de liberté qu’ont poussé des centaines de milliers d’Angolais,
femmes et enfants en tête, pour faire reconnaître leur pays et leurs valeurs en
un extraordinaire sursaut emblématique d’une Afrique en partie brisée et
délaissée.
Le
film s’attache à la jeune génération, empreinte de cette volonté de vivre
libre, et particulièrement à l’ascension du jeune Cabo Snoop, orphelin des rues de Luanda, devenu aujourd’hui le
héros d’une culture s’étendant désormais à travers la planète.
Précis,
parfaitement construit et détaillé, le film offre aussi à travers ses figures locales le visage d’un
pays en plein essor et en passe de devenir l’un des plus démocratiques
d’Afrique. Véritable leçon de tolérance,
I love Kuduro touche au cœur parce
qu’il met l’accent sur l’humain et sa profondeur d’âme, nous rappelant à notre
monde ravagé par les guerres, les spéculations financières et où la notion du
« paraître » semble avoir désormais contaminé les antennes et les
réseaux.
Souhaitons
que le phénomène du Kuduro à travers sa danse et sa musique débridée contribue
lui aussi au ralliement.
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