lundi 11 décembre 2017

Kedi, des chats et des hommes (2017) de Ceyda Torun

Enfin un film qui réconcilie l’animal et l’être humain, qui nous parle de femmes et d’hommes se préoccupant de leur sort et dans lequel la caméra prend la place ici…des chats.
Le chat, animal doté de pouvoirs mystérieux qui a tenu déjà une importance de premier ordre au cours de l’Histoire. Chez les Egyptiens qui l’admiraient il était le symbole de la fécondité et de l’amour maternel. Le chat représentait également une image positive dans l’islam, Mahomet ayant été sauvé par lui de la morsure d’un serpent.

Kedi, des chats et des hommes

Ici, de la première à la dernière image, hommage est rendu au félin à travers un voyage insolite au cœur d’Istambul, ville dans laquelle le félin s’est progressivement installé depuis des siècles. A l’époque de l’empire Ottoman, les chats rendaient service aux navires marchands, chassant les rats qui se trouvaient à bord. Venus de partout en Europe et notamment de Norvège, les chats demeurés à quai après le départ des bateaux ont ainsi progressivement élu domicile dans la ville turque. Une ville peuplée de couleurs et de mystères dans laquelle le chat est devenu l’un de ses principaux citoyens, aimé et respecté. Istambul est une ville de chats. Ils y vivent en totale liberté et ce sont les habitants qui s’en occupent. Ils les soignent, les nourrissent et entretiennent avec eux une communication au-delà des mots, comme si les hommes et les félins se comprenaient, s’accordaient sur un même mode de pensée tout à fait hors normes.

Kedi, des chats et des hommes

Le film de la jeune réalisatrice turque Ceyda Torun est une véritable enquête au cœur de la communauté animale où elle a planté sa caméra. Empruntant la forme du documentaire, l’œuvre est aussi l’histoire de plusieurs personnages clé dans la vie des chats Stambouliotes. On y apprend notamment qu’ils peuvent être doués de pouvoirs de guérison et qu’ils apaisent les humains des vicissitudes du monde. C’est comme si l’homme renaissait en lui-même au contact de l’animal. La balade est insolite, peuplée d’émotions inattendues et l’on est littéralement fasciné et absorbé au cours de la projection qui est un véritable enchantement. Un film qui élève l'âme en prenant une dimension spirituelle, au-delà des mots, et où musique et images contribuent à l'éblouissement.

Le talent de la réalisatrice est d’avoir su rendre universel un propos et une approche de l’animal qui dépasse le cadre du simple documentaire. Par ces temps de division où les êtres en quête d’eux-mêmes et de leurs identités se déchirent de part et d'autre, le film est une ode à la réconciliation. Remarqué dans de nombreux festivals à travers le monde, le film est déjà un grand succès au Canada et aux Etats-Unis. Souhaitons vivement que sa sortie en France le 27 décembre dans toute la France, grâce à l’engouement de l’équipe de distribution d’Epicentre Films, lui fasse un connaître chez nous un succès largement mérité. Un mot pour conclure « allez le voir », vous ne serez pas déçu du voyage. Sans oublier une mention particulière pour la superbe et envoûtante bande originale de la compositrice de musique de film Kira Fontana.

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