vendredi 5 juillet 2013

Les zombies à l'attaque du Box-Office


World War Z est un film cauchemardesque à prendre au second degré et qui dépasse de loin tout ce qu’on avait vu dans le genre. Des zombies y dévastent la Terre et, à côté, La guerre des mondes ou Mad Max font figure de courts-métrages fauchés. Les moyens déployés sont incroyables et il faut louer la réalisation assez impressionnante de Marc Foster qui hantera mes nuits de cauchemars pour un bout de temps. C’est L’enfer de Dante revisité par un Hollywood en pleine forme avec ce blockbuster plutôt habile, surtout après le très décevant After earth. Si le monde devait subir autant de désastres que dans World War Z, je n’imagine pas plus épouvantable. Tout y passe : les pays ravagés par des hordes de créatures hurlantes plus hideuses les unes que les autres, la survie devenue impossible, les séquences-choc les plus démentes imaginées par les scénaristes.
Brad Pitt dans "World War Z"

Il est loin le temps où les zombies faisaient le bonheur des films carton pâte de série Z, ici c’est La nuit des morts-vivants ou Evil dead revisités par un fils spirituel de Spielberg qui dépasse son maître. L’habileté du récit, haletant, réside dans sa solide construction adaptée du roman de Max Brooks (auteur du célèbre « Guide de survie en territoire zombie ») et qui s’emploie à donner beaucoup de crédibilité à un sujet plus qu’improbable : le monde assailli par une mystérieuse épidémie qui transforme les gens en morts-vivants, ceux-ci se reproduisant à la vitesse d’un gigantesque torrent de boue. Brad Pitt fait plus fort que les super-héros à la Bruce Willis ou à la Gérald Butler (tout de même très risible dans La chute de la maison blanche), en apportant ici une étonnante conviction à son personnage de sauveur dont nous suivons les péripéties avec beaucoup d’émotion. Il est sûr que l’acteur est très loin de Babel ou de Cogan, mais il montre l'étendue de son registre et prouve une nouvelle fois sa très grande popularité. Le mythe des zombies est désormais dépassé avec ce film qui réserve des surprises de taille, les séquences de l’invasion de Jérusalem ou celle de la panique à bord du Boeing valant à elles seules le déplacement. Adieux films tranquilles qui apaisaient nos soirées, celui-ci nous précipite dans le ventre de l’horreur avant l’antidote finale, court moment de répit avant semble-t-il un deuxième volet. C’est très fou et assez gonflé pour qu’on y fasse le détour. Amenez-y vos ados, ils vont adorer !